Depuis seize ans, leurs œuvres se caractérisent par une mise en scène où chorégraphies, textes et images plastiques convergent pour proposer des récits insolites et fragmentés révélant les tensions entre l’individuel et le collectif, qui caractérisent la société contemporaine, et les matérialisant de manière édifiante. Outre la création de pièces scéniques au langage contemporain et très personnel, El Conde de Torrefiel travaille d’autres formats tels que la vidéo et les arts visuels. Tanya et Pablo collaborent également avec des chorégraphes en tant que dramaturges et, parfois, en tant que directeur·rices artistiques.
A travers leurs créations, El Conde de Torrefiel cherche à comprendre les connexions existantes entre la rationalité et le signifié des choses données par le langage, l’abstraction des concepts, l’imaginaire et le symbolique proportionnés par l’image. Leurs travaux plus récents sont axés exclusivement sur le XXIe siècle et la relation qui existe entre entre les nouvelles formes de totalitarisme, l’aliénation intellectuelle et la notion de responsabilité et de liberté individuelle.
Le parcours professionnel de la compagnie commence en 2010 avec la présentation de La historia del rey vencido por el aburrimiento (L’histoire du roi abattu par l’ennui). Suivra Observen cómo el cansancio derrota al pensamiento (Regardez comme la fatigue vainc la pensée), Escenas para una conversación después del visionado de una película de Michael Haneke (Scènes pour une conversation après le visionnage d’un film de Michaël Haneke), La chica de la agencia de viajes nos dijo que había piscina en el apartamento (La fille à l’agence de voyage nous avait dit qu’il y avait un piscine à l’appartement), La posibilidad que desaparece frente al paisaje (La possibilité qui disparaît face au paysage) puis GUERRILLA.
La compagnie jouit d’une grande reconnaissance qui lui a permis permis de se produire dans de nombreux lieux et festivals en Espagne (Mercat de les Flors de Barcelone, Festival d’Automne â Printemps de Madrid, Festival BAD de Bilbao, Festival Escena Abierta de Burgos, Festival Temporada Alta de Girona) comme en Europe ou ailleurs : steirischer herbst (Graz), Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles), Festival d’Automne à Paris, Festival d’Avignon, Short Theater (Rome), Festival Transamériques (Montréal), Alkantara Festival (Lisbonne), Noorderzon Festival (Groningue) et de théâtre tels que HtH - CDN de Montpellier ou le Théâtre de Vidy-Lausanne.
Leur séjour à la Maison des Métallos servira aux publics parisiens pour se familiariser en profondeur avec l’univers de la compagnie et sa création interdisciplinaire et multiforme, grâce à la programmation de quatre spectacles :
Cuerpos Celestes, du 7 au 21 octobre
Déambulation au Cimetière du Père Lachaise, en autonomie avec le GPS de son téléphone, en accès libre aux horaires d'ouverture du cimetière. Matériel à prévoir : un smartphone chargé et des écouteurs, un papier et un stylo, un briquet.
Cuerpos Celestes est un audioguide, créé par El Conde de Torrefiel, qui théâtralise l'espace public du cimetière et accompagne l'auditeur dans la scénographie unique de la ville des morts. Car les cimetières sont bien des villes comme les autres : il y a des quartiers centraux et des banlieues, des quartiers riches et des quartiers pauvres, des gens importants et des anonymes. Ces villes dortoirs s'élèvent, elles aussi, grâce à la pierre et au ciment. Elles se construisent sur des rues asphaltées, sur des immeubles et des espaces verts. Elles sont le dopplegänger des villes des vivants, dans le plus pur style freudien.
Guerrilla, du 12 au 15 octobre
Guerrilla est une forme théâtrale avec appel à participation qui propose une expérience unique, électrique et politique en trois tableaux distincts - une conférence, une classe de tai-chi et une session de musique électronique - pour mettre en scène l’univers intérieur confus et contradictoire de personnes qui partagent un même présent et ne savent comment faire face à un futur commun, dans un monde constamment en quête de règles, de symboles et d’outils nouveaux pour l’interpréter.
Se respira en el jardín como en un bosque, du 18 au 25 octobre
Installation immersive pour spectateur individuel. Du mardi au samedi de 14h00 à 18h, relâche lundi et dimanche.
Se respira en el jardín como en un bosque est essentiellement un exercice scénique destiné à une seule personne. On y plonge dans une forêt symbolique, pour y alterner des moments contemplatifs, silencieux, et d’autres organisés en une chorégraphie de mouvements. De ce théâtre primitif et archaïque naît un jeu scénique d’actions simples qui invitent le participant à une réflexion sur la réalité indomptable du monde qui nous entoure. Un spectacle qui se réinvente à chaque fois, où chaque nouveau spectateur découvre un monde créé rien que pour lui. Celui qui assiste à la pièce occupe successivement le rôle d’interprète et de spectateur : l’un regarde en silence tandis que l’autre exécute une action sur scène.
Fuego, le 28 octobre
Fuego est une improvisation qui sera jouée pour clôturer cette co-programmation d'octobre et dans laquelle différents textes de El Conde de Torrefiel seront pris main dans la main avec la musique d'un artiste sonore de la ville de Paris expressément invité pour l'occasion.
Pour plus d’informations et pour réserver :
94 rue Jean-Pierre Timbaud
75011 Paris
Réservations 01 47 00 25 20