Après avoir réalisé en 2022 un premier séminaire réunissant les mèmes dramaturges à Faberllull Olot, en Catalogne, le Tantarantana Teatre complète avec le volet à la Chartreuse l’accord de réciprocité entre l’Institut Ramon Llull et le CIRCA qui favorise depuis trois ans la mise en relation des agents de l’écriture théâtrale catalans et français. Participent à cette expérience méditerranéenne le Teatre Tantarantana, le Teatre Principal de Palma, l'Espai Inestable (Valence) et La Chartreuse –Centre national des écritures du spectacle.
Ainsi, Guadalupe Sáez, Jéssica Martínez, Marcela Terra, Rafel Gallego et Héloïse Desrivières, guidés par les dramaturges Albert Tola et Rodrigo Garcia sous la coordination de Julio Álvarez, vont partager pendant une semaine une expérience d’écriture en commun selon une méthodologie « contaminante » où le matériau émerge à partir d'un processus d'écoute collective autour d’un paysage symbolique partagé. Dans ce cadre, surgissent des éléments archétypaux et symboliques propres aux territoires physiques et culturels mis en dialogue qui viennent à modifier l’écriture individuelle pour la rendre perméable à ce bouillon de culture commun. Le résultat est un processus de contamination fondé, entre autres outils formels, sur des systèmes d'échange et d'appropriation littéraire et théâtrale conduisant à une écriture du non-jugement, qui cherche à créer un dialogue constant entre des formes de théâtralité. D'autre part, cette méthode se nourrit d'outils de dynamisation inspirés des laboratoires de dramaturgie menés par des précurseurs tels que José Sanchis Sinisterra – du Nuevo Teatro Fronterizo – ou Roland Schimmelpfennig.
Après une première expérience latino-américaine, le Tantarantana Teatre amorce en cette occasion une nouvelle recherche sur la création dramaturgique en constellation autour des problèmes liés à la mer Méditerranée : le contact entre trois grandes religions monothéistes, l’expérience du colonialisme et du post-colonialisme, les voyages en mer pour toute sorte de raisons sociales, politiques, affectives ou mythiques. Le travail doit aboutir à la finalisation des cinq textes initiés lors de la résidence à Faberllull, qui seront publiés postérieurement dans la revue Red Escénica. La première étape de travail à Olot a pu être partagée avec le public grâce à une lecture en collaboration avec des acteurs et actrices de l'école El Galliner de Girona au théâtre Casal de Cultura de la même ville.
